La Sicile est située au centre de la Méditerranée. Point de passage entre l’Europe et l’Afrique, entre l’Orient et l’Occident, elle fut un enjeu stratégique majeur pour les puissants. La mer déposa sur son littoral, des envahisseurs qui se sont affrontés, affiliés puis finalement intégrés.
Ces occupations successives marquèrent la
Sicile : Phéniciens, Grecs, Carthaginois, Romains, Vandales, Ostrogoths,
Byzantins, Arabes, Normands, Allemands, Français, Espagnols, Piémontais,
Autrichiens, Anglais, Bourbons d’Espagne, Italiens (1861 : Unification de
l’Italie), et Américains (1943 : Débarquement Allié).
698 000 av. J. C. - L'Etna n'est pas encore né, mais il y a déjà une intense activité volcanique sous-marine, dans les eaux siciliennes.
14 000 avant J. C . - La Mer Méditerranée joue déjà un rôle important dans l'Histoire des Hommes. Les peuples se pressent sur ses côtes. Les premiers habitants (en Sicile septentrionale et dans les îles Égades), seraient les Sicanes, population d’origine Ibérique, qui seraient arrivés, peut-être à la dernière phase du Paléolithique supérieur, depuis l’extrémité Sud de l’Italie ou bien d'Afrique du Nord. Ils appellent la Sicile "Sicania".
Dès la préhistoire, les rapports, surtout commerciaux, avec le monde grec, les îles Egées et méditerranéennes, les centres de l'Asie mineure, l'Italie et quelquefois avec l'Afrique septentrionale et l'Espagne, étaient fréquents. L' implantation des Sicanes se poursuit à l'ère du Néolithique et à celle des Métaux (cuivre, bronze, fer), et assume des aspects de civilisations différentes selon les territoires insulaires.
8000 av. J. C. -
À l’âge du Bronze, les Élymes (peut-être des réfugiés
Troyens, originaires de l'Asie Mineure) s'établissent dans l'île. Ils fondent
les premières colonies.
1270 av. J. C.
-
Les Sicules, de race Indo-européenne, proches des Latins
sont chassés d'Italie continentale. Ils sont conduits par leur Roi Sicélos, et
arrivent des côtes Calabraises. Ils s'emparent des
terres les plus fertiles (Est et Sud) de la Sicile. Ils se déplacent à
cheval et repoussent les Sicanes vers l'Ouest. C'est aux Sicules, qui
l'appelaient "Sichélia", que l'île doit son nom actuel "Sicilia".
1240
av. J. C.
- Les Ausoniens,
venus de la Péninsule italienne, et guidés par Liparo, occupent les îles
éoliennes. Éole lui succède et c'est à sa cour qu'Ulysse, d'après Homère, trouva
hospitalité.
1000
av. J. C. -
Avant
même l'arrivée des colons grecs en Sicile, les Phéniciens (peuple du
Moyen-Orient), à la recherche de nouveaux débouchés commerciaux, fondent des
colonies (à Chypre, à Malte, en Sardaigne, en Afrique, en Corse et en Espagne).
Leur plus puissante colonie est sur les côtes nord-africaines (Carthage). Les
Carthaginois (ou Phéniciens de Carthage) établissent des comptoirs de commerce,
dans
l'Ouest et le Nord de la Sicile.
Les Phéniciens fondent de puissantes villes comme Palerme et Mozia.
750
av. J.C. - Les
Grecs s'installent, et fondent la ville de Naxos, et constituent des cités
oligarchiques (Syracuse, Messine) dans l'Est de l'île.
L'objectif des Carthaginois était seulement commercial. Les Grecs, eux,
partis de Grèce parce que le système d’aristocratie héréditaire mis en place ne
donnait pas de place aux plus pauvres, veulent créer des colonies de peuplement.
Ils habitent sur le bord des côtes pour garder contact avec la Métropole
Grecque.
Le
nom de "Grande Grèce" est le nom donné par les Grecs eux-mêmes à l'espace qu'ils
ont colonisé en Sicile (et en Italie du Sud continentale).
Toute l'histoire de la Sicile hellénisée va se résumer à un
affrontement entre les colonies grecques et Carthage pour s'assurer le contrôle
de "l'île du Soleil" (ainsi nommée par Homère).
733 av. J.C. - Fondation de Sirakousai (Syracuse) par les Corinthiens.
La Sicile accomplit, alors dans tous les
domaines, un énorme bond en avant car la supériorité hellénique s'impose petit à
petit même aux indigènes Sicanes et Sicules et commence petit à petit à
imprégner toute la vie de l'île. Et c'est justement de la fusion des Grecs et
des Sicules que naquit la civilisation dite Sicéliote.
En effet, les colons, amènent avec eux l'usage du fer, et fondent des cités à
partir desquelles se développent de nouvelles colonies (subcolonies) intégrant
totalement la population originaire de l’île. Les
colons grecs imposent peu à peu leur culture, leur langue, leur religion à
l'île. Puis ils deviennent agriculteurs et
exploitent les terres les plus riches de l’intérieur de l'île. Les villes
Grecques de Sicile connaissent rapidement la prospérité.
Vème siècle av.
J.C. - La civilisation Sicéliote
atteint son apogée. Syracuse devint la capitale de l'île, dont elle a presque
entièrement pris possession. Les Sicéliotes nomment l'île "Trinakrie".
La vie des colonies grecques
n'est certainement pas pacifique. Il y a des retournements politiques internes
qui provoquent la succession et l'alternative de gouvernements oligarchiques
basés sur la propriété terrienne, de gouvernements monarchiques dans les mains
de tyrans et de gouvernements démocratiques.
Les conflits entre
ville-états ("polis") sont fréquents, et provoqués soit par des motifs
occasionnels, soit par un "racisme" fondamental latent (comme en Grèce) des
colonies d'origine Ionienne, hostiles à celles d'origine Dorienne (Syracuse).
Mais les colons se partagent politiquement. Les uns restent fidèles au modèle
classique de la cité grecque, la démocratie ; les autres (les habitants de
Syracuse), à l’opposé, se donnent des rois. Ils instaurent
donc
très vite, le même système d’aristocratie
héréditaire qui les avait fait partir de Grèce.
475
av. J.C. -
L'Etna
entre en éruption.
Il faut noter que l'Etna ponctuera l'histoire la Sicile par de nombreuses
éruptions volcaniques et tremblements de terre, qui feront du volcan un élément
très important dans l'île.
A son apogée, la cité Grecque de Syracuse est surnommée l’Athènes de
l’Occident et devient la rivale de l’Athènes de Périclès, en Grèce.
IIIème siècle av. J.C.
- Lipari s'allie à Carthage contre les Romains mais est conquise par ces
derniers et détruite.
264
av. J.C. - La
cité-état de Messine, assiégée par les Carthaginois (aidés
par le Syracusains) appelle à son secours Rome.
La conquête de l'Italie continentale terminée, les Romains se heurtent alors aux
Carthaginois.
C'est le début de la Première guerre punique, opposant Rome à Carthage. Les
Romains sont vainqueurs.
Syracuse, comprend vite qu’il vaut mieux devenir leur allié. Les Puniques, et
les Phéniciens d’Occident, qui vivent en Sicile sont laissés à leur sort.
241 av. J.C. - Rome s'approprie les terres des vaincus. Les Romains annexent la Sicile qui devient donc la première en date des provinces romaines.
227
av. J.C. -
De nombreux Romains du Nord s’installent en Sicile pour y faire du
commerce ou pour y travailler la terre. La Sicile est alors partagée en trois :
la Province Romaine, le Royaume Grec de Syracuse et des cités en théorie
indépendantes, peuplées surtout de Grecs et souvent de descendants des Sicules
et des Sicanes. La Sicile, sous
l'autorité d'un prêteur (qui remplit les fonctions de
Gouverneur de Sicile), est contrôlée sur le commerce du blé, principale
richesse de l’île. Les Romains introduisent dans l'île le système des
"latifundia" (vastes domaines). La Sicile devient alors le grenier à blé de
l’Empire Romain. Profondément Hellénisée, riche d’une agriculture florissante,
la Sicile prospérera sous le début de la domination romaine.
218 av. J.C. - Commencement de la Seconde guerre punique, le jeune roi de Syracuse, est sensible à l’antipathie grandissante du peuple sicilien pour les Romains et aux premiers succès d’Hannibal de Carthage, il se range alors dans le camp des Carthaginois.
211
av. J.C. -
Les
Romains commandés par le Consul
Romain Marcellus prennent la cité Grecque de Syracuse
(à nouveau alliée aux Carthaginois) insurgée contre Rome, après un long siège,
et la détruisent en punition. La grande Grèce disparaît, mais les Romains
seront fortement influencés par sa civilisation.
La Sicile est un pays fortement hellénistique à tous points de vue et la
romanisation de l'île est insignifiante.
La preuve en est que le Grec reste, à cette époque, la langue courante de la
population Sicilienne.
A cette époque : la célèbre trilogie méditerranéenne, blé-vigne-olivier,
caractérise bien la Sicile, qui a pour principale obligation de nourrir la plèbe
de Rome, selon les exigences des maîtres du pays. Le bétail également contribue
à la prospérité de l’île, ainsi que la pêche et le cabotage. Les Romains créent
des infrastructures.
Mais Rome ne porte, de plus en plus, qu’un intérêt marginal à la Sicile qui
connaît alors, pendant plusieurs siècles un isolement politique, économique et
culturel.
201
av. J.C. - Fin
de la Seconde guerre punique.
136 - 131 av.
J.C. - Les esclaves des
latifundia, exploités par des maîtres très durs, se révoltent. Les plus célèbres
révoltes sont menées par Eunoüs.
Les insurgés ne cherchèrent jamais à abolir l’esclavage, ce qui était impensable
car contraire aux mentalités du temps. Ils voulaient simplement inverser l’ordre
social et devenir maîtres à leur tour. Les légionnaires romains rétablirent
l’ordre sans douceur.
Ier
siècle av. J.C. -
Des difficultés, dues à la conjoncture économique, entraînent une guerre civile
causant de nombreux morts siciliens (Grecs et Romains).
Sous le Haut-Empire, la Sicile profite de l’évolution générale vers la
prospérité. Elle gagne de ne plus fournir de blé pour l’approvisionnement de
Rome.
Rome compte soixante-cinq cités dans l’île, dont trois cités latines (Centuripae,
Ségeste et Netum), cinq colonies (Palerme, Syracuse, Catane, Tyndare et
Taormina), ainsi que trois villes de droit latin, et treize oppida (de statut
très inférieur).
212 après J.C. - La romanisation fait des progrès : les cités grecques deviennent colonies, les individus obtiennent la citoyenneté romaine (finalement accordée à tous les habitants de l’empire par Caracalla). Mais la vie religieuse montre la persistance de croyances anciennes : cultes indigènes, phéniciens, romains et grecs cohabitent.
Ième-IVème siècle après J.C.
- Pendant ce temps, la propagation du Christianisme s'affirme dans l'île,
d'abord contrarié, puis toléré et enfin protégé.
Les premières décoration picturales de l’art Chrétien apparaissent, ornant les
catacombes.
Les Romains qui exploitèrent lourdement la Sicile, en prélevant l'impôt en
nature. Ils laisseront un usage : le "latifundium", système consistant à grouper
les terres au sein de grands domaines exploités intensivement.
Barbares Germains orientaux d'abord établis dans la région située entre la Vistule et l'Oder (Allemagne actuelle), les Vandales migrent au cours du IIIème siècle vers l'Ouest et le Sud-Ouest (Danube, Maine). Ils envahissent la Gaule (France actuelle) et l'Espagne.
Genséric, Roi des Vandales, les mènent en Afrique du Nord. Vainqueur des Romains, il prend le contrôle de vastes territoires (l'Algérie et Nord du Maroc actuels), conquiert Carthage et en fait leur capitale. La flotte vandale, souveraine en Méditerranée occidentale, pille et saccage systématiquement les côtes et les îles méditerranéennes.
468 - A la fin de l'Empire romain, l'île est envahie par les Vandales.
491 - Théodoric, Roi des Ostrogoths, Barbares Germaniques Goths de l'Est, occupe la Sicile. Les Ostrogoths apportent un essor économique à l'île.
535 - Conquête de la Sicile par Bélisaire : l'île devient Byzantine pour trois siècles.
La domination byzantine est fameuse
pour la fiscalité exorbitante qui finit par appauvrir progressivement l'île.
827 - Conquête de la
région de Trapani, par les Sarrasins (Berbères et Perses Musulmans,
principalement).
La conquête arabe se fait à travers une guérilla féroce qui fait tomber après
Mazara del Vallo, l'une après l'autre les principales villes siciliennes.
831 - Palerme tombe aux mains des Arabes.
901 - Palerme est un centre brillant de la culture islamique.
902 - Taormina est la dernière ville à être
soumise. Après 70 ans de guerre, la Sicile est
entièrement conquise et acquiert le statut d'Émirat Arabe.
Cela a
pour conséquence une forte
immigration arabe en Sicile. La population Sicilienne est alors Arabe et
Grecque.
La Sicile est divisée en trois
"vallées" gouvernées par des Cadis avides d'argent, qui luttent continuellement
entre eux, et contre de petits Seigneurs de guerre.
Les Arabes font preuve d'une prévoyante initiative dans tous les
domaines, et entraînent beaucoup de
changements .
L es Sarrasins développent notamment les
échanges commerciaux de la Sicile. La région connaît une période faste sur le
plan culturel, social et économique.
948 - Palerme devient
le siège de l'émirat, donc la nouvelle capitale de l'île, à la place de
l'ancienne Syracuse.
Cependant, cette présence Musulmane en Sicile, pont entre l’Afrique et
l’Europe, déplaît fortement au monde occidental christianisé.
Les
Vikings, guerriers puissants originaires de Norvège, du Danemark et de Suède,
aux extraordinaires talents de navigateurs, assaillent les côtes (dès le IXème
siècle en France) et remontent les fleuves, sur de longues barques à voile
(drakkars).
Ils se livrent aux pillages, aux massacres et à la piraterie. Ces Hommes du Nord
("North-Man"), appelés les "Normands", s'installèrent dans le Nord de la France.
Les Normands apprennent la langue et se convertissent au Christianisme.
En 911, Rollon, Chef des Normand devient le premier Duc de Normandie.
Le Pape Grégoire VII promet aux Normands déjà
installés en Italie du sud, la souveraineté de la Sicile, s’ils parviennent à
chasser les Arabes Musulmans.
1060 - Les Normands,
provenant des Pouilles et de
Calabre, profitent des désaccords continuels entre les Gouvernants Arabes, et
envahissent l’île.
Guidés par l e Comte Normand Roger 1er de Hauteville
et par Robert Guiscard, les Normands,
prennent
la ville de
Messine.
1061 - Brèves
incursions de flottes génoises et
pisanes saccageant Palerme.
1068
- Grande victoire Normande à Misilmeri.
1072 - Roger prend la ville de Palerme.
1091 - La ville de Noto
tombe aux mains des Normands. La Sicile redevient chrétienne, après 30 ans de
guerre entre les Chevaliers Normands et les Sarrasins.
La majeure partie de la population est alors Arabe et de confession Musulmane,
mais semble diminuer constamment. En fait de nombreux Arabes se convertissent au
Christianisme, ces derniers deviennent une composante bien intégrée de la
population Sicilienne. Mais soucieux de l’épanouissement de cette société
composite et du bien-être matériel de l’île, Roger 1er rejette alors
la tutelle du Pape. Ses successeurs, de Roger II à Guillaume II, auront la même
idéologie.
1130 - On proclame le
Royaume de Sicile, et Roger II de Hauteville est couronné premier roi de Sicile.
Il fonde la monarchie sicilienne. Le Roi Normand fait preuve d'une grande
tolérance à l'égard de la population Musulmane. Les Normands respectent les lois
et les coutumes islamiques. La plupart des riches Sarrasins peuvent conserver
leurs palais et leurs terres. Le Rois Normand adoptent même une manière de vivre
inspirée de l'Orient, sans toutefois renier leurs origines chrétiennes.
Roger II, Roi de Sicile, de Calabre, et des Pouilles et Duc de Campanie, choisit
ses ministres et ses administrateurs suivant leurs compétences, sans tenir
compte de leur race ou de la couleur de leur peau. Le
Gouvernement est composé de souverains sages et entreprenants.
L'élément Normand permet une étonnante fusion entre
les civilisations Grecque, Latine et Arabe, qui constituent la base de la
société Sicilienne. Les Rois Normands amènent l’île à une apogée économique,
sociale, artistique et culturelle jamais égalée jusqu'à présent.
1169 - Éruption volcanique de l'Etna, accompagnée d'un important tremblement de terre.
A
la mort de Guillaume II de Hauteville (dit "le Bon"). Le Royaume de
Sicile passe, via le mariage de sa tante Constance à l'Empereur Henri VI. A la
mort sans héritier de son petit-fils (l'Empereur Conrad IV), le Royaume échut,
non sans violence, au demi-frère illégitime de ce dernier, Manfred de
Hohenstaufen.
1189 - L'Empereur Frédéric II de la Maison de Souabe (les Hohenstaufen d'Allemagne) monte sur le trône de Sicile. Des conflits naissent entre les Hohenstaufen et la Papauté (Pape Clément IV), laquelle voit d'un mauvais oeil la présence des Hohenstaufen en Sicile. Pour le pape, Frédéric II est l'incarnation de "l'Antéchrist".
1250 - Mort de Frédéric II, Roi Souabe de Sicile. La papauté décide de prendre en main les destinées de l'empire, et surtout celle des possessions siciliennes, car les territoires pontificaux sont pris en étau. Début d'un grand interrègne sans empereur. Le pape cherche un roi qui ne soit pas un Hohenstaufen.
De son vrai nom Gui FOULQUES, le Pape est originaire de Provence. Pour combattre les Gibelins (partisans de l'Empereur d'Allemagne), il se tourne vers Charles 1er (Comte d'Anjou et de Provence), frère du puissant Roi de France et lui propose les domaines des Hohenstaufen au Sud de l'Italie en échange de son soutien. Charles 1er accepte son offre et commence à s'implanter en Italie du Sud à la faveur des guerres entre Guelfes (partisans du Pape) et Gibelins.
1261 - Une armée française (commandée par Charles d'Anjou) est levée, puis envoyée en Sicile par le Pape.
26 février 1266 - La Papauté (Clément VI), en guerre contre Manfred (bâtard de l'empereur Frédéric II Hohenstaufen et lointain descendant des rois normands de Sicile), l' écarte définitivement du trône dans la bataille de Bénévent où il est tué . Le Saint Siège impose le frère de Saint Louis (Roi de France), Charles 1er, Duc d'Anjou, à la tête du Royaume de Sicile et d'Italie du Sud.
Charles d'Anjou obtient ainsi (en plus du Royaume de Naples qu'il possédait déjà) le Royaume de Sicile.
1268 - Charles d'Anjou tue Conradin (le dernier des Hohenstaufen, et neveu de Manfred) à Tagliacozzo.
1274 - Fin du grand interrègne sans empereur.
Par investiture pontificale
la couronne de Sicile (vassale du Saint-Siège) est donc "donnée" à Charles
1er d'Anjou,
jeune frère du Roi de France (Saint Louis). Charles 1er se fait octroyer
les couronnes d'Albanie et de Jérusalem et accable ses sujets italiens (et
siciliens) d'impôts en vue de financer ses projets méditerranéens.
La politique de Charles d'Anjou dans l'île est brutale et oppressive.
Le règne angevin (de Charles Ier)
est
une véritable occupation militaire de la Sicile.
Les Français sont très rudes avec la population sicilienne. Les
accrochages entre l'Armée Française et les Siciliens sont de plus en plus
fréquents. Les Siciliens observent les soldats français
honnis, invoquant une vengeance qui ne tardera
pas.
4 septembre 1282 : Par droit de mariage, la couronne revient au roi Pierre d’Aragon qui, grâce à la faveur de la noblesse de l’île, est proclamé roi de Sicile à Palerme le . La dynastie des Aragon de Sicile (Couronne de Trinacrie), qui avait succédé à la maison d’Anjou (soutenue par la France) aura des représentants plutôt faibles.
31 août
1302
- Traité de paix de Caltabellotta. La souveraineté effective en Sicile
est accordée aux Aragonais.
Ce même traité, permet la conservation du titre de "Roi de Sicile" par le Roi de
Naples (Maison d'Anjou). Le Roi d'Aragon
(Frédéric)
reçoit, quant à lui, pour sa souveraineté effective sur la Sicile, celui de "Roi
de Trinacrie". Le Roi Pierre III d'Aragon, gendre de Manfred, s'impose donc dans
l'île.
Les Rois Aragonais essayent de promouvoir le bien-être de l'île et de lui
assurer une certaine autonomie mais ils sont gênés par les "Barons" qui
deviennent de plus en plus exigeants en s'affirmant. Barons et Rois
commencent alors à se disputer le pouvoir, et une longue période d’instabilité
s’installe en Sicile.
1329 - L'Etna entre en éruption. Les populations de la région sont terrorisées.
1409 - Le Roi Martin Ier d'Aragon meurt. Les barons ne parviennent pas à se mettre d'accord sur son successeur.
1415 - Par l'intermédiaire d'un vice-Roi Juan (fils de Ferdinand), l'Espagne domine la Sicile, qui ne sera plus gouvernée que par des Vice-Rois.
1497 - L’Inquisition Catholique s’installe comme la plus grande force sociale et accélère la destruction des mosquées et des synagogues, ainsi que la conversion des derniers Juifs et Musulmans n'ayant pas quitté l'île (c’est une des raisons pour laquelle la Sicile est aujourd'hui Catholique à plus de 90%).
30 juin 1544 - Une flotte de 180 navires turcs, sous les ordres du grand corsaire Aradeno Barbarossa, attaque Lipari et assiège le château. Les habitants de Lipari résistent désespérément, mais doivent se rendre devant le bombardement des Musulmans: 9000 habitants sur 10000 sont faits esclaves, beaucoup ont déjà été tués, d'autres périssent en essayant de fuir.
1570 - Messine devient
la base de la grande flotte Chrétienne chargée de se battre contre les Turcs.
Les rameurs de la flotte sont recrutés en Sicile et en Calabre.
1647 - Palerme, se soulève contre le pouvoir Espagnol.
Mais l'Espagne continue à régner.
Le XVIème et le XVIIème siècle sont marqués par de nombreuse révoltes
siciliennes contre les Espagnols ayant toujours un fond économique et social.
1669 - Une partie de la ville de Catane est détruite par
un torrent de lave provenant de l'Etna. C'est un terrible cataclysme pour le
peuple sicilien.
1672 - Début de la Révolte
de Messine contre le vice-roi, encouragé par Louis XIV de France (Roi Soleil)
qui intervient en faveur de Messine pour contraster l'Espagne.
1678 -
Louis XIV de France abandonne Messine à son destin. La
riche ville est alors réduite à un misérable bourg et subit des famines,
épidémies de peste, etc.).
1693 - La partie sud-orientale subit d'énormes désastres à cause du tremblement de terre. Il détruit toutes les villes de la Sicile orientale, provoquant 140 000 morts.
1712
- A la suite des guerres de successions Espagnoles et Polonaises, après la paix
d'Utrecht, l'île passe à la Maison de Savoie, les Piémontais.
La Sicile passe donc à Victor-Amédée de Savoie.
1720 - Les Habsbourg d'Autriche (Charles VI d'Habsbourg) obtiennent la Sicile de la Maison de Savoie, en échange de la Sardaigne.
La Sicile des Bourbons
1733 - L'Espagne déclare la guerre à l'Autriche.
1735 - Suite à la guerre (contre l'Espagne, la France et la Savoie), l'Autriche perd la souveraineté sur la Sicile, qui passe aux Bourbons (Espagnols) de Naples. Les soulèvements populaires sont réprimés dans la violence.
1738
- Les Bourbons réunissent la Sicile au Royaume
d'Italie du Sud. La série des vice-Rois
espagnols se poursuit à l'époque bourbonienne avec des Présidents du Règne.
Avec les Bourbons commence le fléau des détenus de droit commun et politiques. La forte imposition continue et même s'accentue.
1759 - Le Roi Charles III d'Espagne, cède ses droit sur Naples et la Sicile à son fils Ferdinand, qui prend le titre de Roi de Naples.
1806 - Les Bourbons (Ferdinand IV), évincés de la partie continentale sud Italienne du Royaume par Napoléon, se réfugient en Sicile, qui est pendant près de 10 ans, sous la protection de l'Armée Anglaise et de la puissante Marine Royale Britannique.
6 juin 1808 - Joseph BONAPARTE (frère de Napoléon) est proclamé Roi d'Espagne, de Naples et de Sicile par Décret Impérial Français. Mais la Sicile reste protégée des armées Napoléoniennes par la domination Anglaise.
1812 - Grâce aux Britanniques, une Constitution libérale (en partie inspirée de la Constitution anglaise), est instaurée, abolissant les droits féodaux et prévoyant un Parlement à deux chambres.
La Sicile des Bourbons
1815 - Restauration du pouvoir des Bourbons. Après le congrès de Vienne, c'est la création du Royaume des Deux-Siciles (Unification des couronnes Napolitaine et Palermitaine). Ferdinand 1er accède au trône.
1816 - Le Roi de Naples Ferdinand prend le titre de Roi des Deux-Siciles et en profite pour abroger la nouvelle Constitution.
1820 - Révoltes des Siciliens sécessionnistes, marquées par de durs combats contre les troupes royales continentales.
1830 - Ferdinand II accède au pouvoir.
1831 - Le volcanisme crée de curieux évènements : Au large de la ville de Sciacca, en l'espace de quelques instants, une île volcanique, émerge de l'eau. Elle est immédiatement baptisée "Ferdinandea" en l'honneur du souverain espagnol du moment. Mais l'île disparaît dans les eaux, d'où elle était venue, après seulement cinq mois.
1837 - L'idée d'une
Sicile comprise dans une Italie fédérée (mais indépendante de Naples) inspirée
des idées de Gioberti, fait son chemin.
Révoltes Siciliennes, les notables tentent de séparer le Royaume de Sicile du
Royaume de Naples.
1848 - Insurrections très importantes, à nouveau, des Siciliens sécessionnistes. Les insurrections contraignent Ferdinand II à promulguer une nouvelle Constitution, mais les Siciliens insistent à vouloir celle de 1812, car plus autonomiste.
1849 - Fin du mouvement d'insurrections de 1848.
22 mai 1859 - Le trône revient à François II.
Début 1860 - Soulèvements pour déstabiliser les Bourbons.
Sous la domination espagnole, les Siciliens sont doublement persécutés : d'un côté par les barons, de l'autre par les vice-rois (souvent en vaines luttes contre les barons). Le seul mérite des Rois espagnols est celui d'avoir essayé de s'opposer, avec des oeuvres de défense et avec la fermeture de ports, aux nombreuses et meurtrières incursions des pirates sarrasins qui rendaient dangereuse, la navigation dans les mers de la Sicile.
11
mai 1860 - Expédition
des Mille : Une troupe de plus de mille volontaires révolutionnaires (Chemises
Rouges) bien armés et encadrés, conduits par le militaire Savoyard Giuseppe
GARIBALDI, extraordinaire agitateur charismatique, débarque à Marsala, à l’Ouest
de la Sicile, au nom de l'Unité Italienne. Cette expédition est rendue possible
grâce aux énormes moyens, en argent et en hommes, engagés par les Piémontais. Le
débarquement bénéficiait, de plus, de facilités maritimes exceptionnelles : la
protection de navires Anglais et l’absence de la flotte Napolitaine dont tous
les capitaines de vaisseau chargés de la défense de cette part précise de l’île
étaient acquis à la subversion.
6 juin 1860 -
L'expédition des Chemises rouges, entre dans
Palerme, et bat les troupes napolitaines à Calatafimi et à Milazzo.
Lorsque les troupes garibaldiennes atteignent le Détroit de Messine (pour le
franchir, et libérer le reste du Royaume des Deux-Siciles), près de 19 000
siciliens (beaucoup de paysans) se sont déjà joints à eux.
La Sicile est conquise en trois mois.
Août 1860 - Garibaldi passe le Détroit de Messine avec ses forces armées
(à présent composées de plus de 20 000 Siciliens, Piémontais, et Ligures).
Elle est bientôt aux portes de
Naples.
7
septembre 1860 - Naples tombe aux mains de Garibaldi. C'est la chute du
Royaume des Deux-Siciles.
Inquiet devant les progrès de
ce démocrate fougueux, disciple de Mazzini, Victor-Emmanuel II, Roi d'Italie,
marche alors sur Naples tandis que Garibaldi brisait la résistance napolitaine
sur le Volturno.
Les périodes Souabe et Espagnole ont grandement
contribué à l'attitude séparatiste de la population sicilienne, qui enfin libre,
souhaitait alors l'indépendance et l'autodétermination de la Sicile.
21 octobre 1860 - Par un plébiscite (sorte de referendum), la Sicile "décide" (on lui force un peu la main) de sa propre annexion au Piémont (la Maison de Savoie).
22
octobre 1860 - La Sicile est
officiellement rattachée au premier noyau des provinces septentrionales
(Piémont, Ligurie, Toscane, Sardaigne, Emilie-Romagne et Lombardie) du futur
Royaume d'Italie. L'île connaît alors une
longue période de souffrance à cause d’une politique inadaptée à son insularité.
La rigidité mentale des Piémontais, la nouvelle
exploitation des masses de la part également du capital étranger et du nord de
l'Italie, ne fait qu'aggraver les vieux maux.
Malgré un certain développement économique qui suit l'unification avec l'Italie, la Sicile est largement surpassée par la croissance industrielle des grandes zones urbaines du nord de l'Italie.
1866 - Soulèvement de Palerme, en protestation aux mauvaises gestion et situation économique de l'île. Le gouvernement italien réprime les aspirations séparatistes siciliennes par la force.
1867
- Les français empêchent
GARIBALDI de conquérir Rome.
1870 - 1880 - Première vague
massive d'émigration Sicilienne, à destination des États-Unis d'Amérique.
1894 - La loi martiale est imposée dans l'île, occupée par 50 000 soldats Italiens, suite à des émeutes de paysans et au renversement du Gouvernement en place.
1910 - Importante éruption volcanique à l'Etna : 23 nouveaux cratères sont formés.
1911 - Recensement de la population : environ 58 % des Siciliens sont analphabètes.
1917 - L'Etna entre à nouveau en activité. Une fontaine de lave jaillit à plus de 800 mètres au dessus de sa base.
1927 - Le Fasciste Benito MUSSOLINI, éradique partiellement la
Mafia, de laquelle il annonce la fin.
10
juillet 1943 - Opération HUSKY :
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, l es
troupes alliées Anglo-américaines du Général EISENHOWER débarquent entre Licata
et Syracuse, pour libérer l'île aux mains des Fascistes Italiens.
La présence Américaine armée laissent entrevoir aux Siciliens Séparatistes, l'éventuelle annexion de la Sicile par les États-Unis.
16 août 1943 - Après la victoire, les Américains décident d'installer au pouvoir des membres de la Mafia Sicilienne. Les Américains quittent la Sicile.
1943 - Les Séparatistes Siciliens, du "Mouvement pour l'Indépendance de la Sicile" né après la Libération, f ont parler d'eux. La Mafia terrorise l'Ouest de l'île. La Sicile est au bord de la guerre civile.
26
février 1946 - La Sicile devient une Région Autonome, dotée d'un
Parlement Régional et de pouvoirs législatifs propres.
Un référendum abolit la monarchie et
les titres de noblesse.
1er mai 1947 - Massacre de Portella delle Ginestre. Salvatore GIULIANO, Colonel (depuis 1943) de l'EVIS (Armée Volontaire pour l'Indépendance Sicilienne), fait tirer sur une manifestations de paysans (dont 12 meurent). L'événement soulève l'indignation de la population sicilienne, qui ne comprend pas cet acte fratricide. Le mouvement séparatiste s'auto-décridibilise.
1950 - Réforme agraire. Les propriétés supérieures à 300 hectares sont expropriées et divisées en lots de 4 à 5 hectares, au profit de nombreux petits paysans (18 000). C'est la fin des "latifundia", qui existaient depuis la Sicile Romaine, et près de 115 000 hectares seront ainsi redistribuées.
5 juillet 1950 - Salvatore GIULIANO est retrouvé mort à Castelvetrano, dans des circonstances obscures.
1951 - Début de la seconde vague massive d'émigration (plus d'un million
de Siciliens), à destination de l'Italie du Nord et de l'Europe du Nord.
Les Séparatistes disparaissent de la scène politique, avec les élections.
1953 - On découvre des réserves naturelles de pétrole à Raguse et Gela.
1966 - La Sicile produit 8 millions de Tonnes de pétrole brut.
1968 - La Vallée du Belice est frappée par un terrible tremblement de terre.
1973 - Création de la Commission Parlementaire contre la Mafia.
1974 - Enquête sur la bureaucratie : plus de deux cent services
administratifs sont recensés dans l'île. Ces services coûtent plus de 1500
milliards de Lires italiennes de l'époque sans permettre un bon fonctionnement
de l'administration des biens et services.
La même année, l'Etna, le célèbre volcan sicilien, a un accès de colère.
1975 - La Mafia s'en prend à l'État, en abattant des fonctionnaires.
1978 - L'Etna est à nouveau en éruption.
1979 et 1981 - Encore des éruptions volcaniques, sur le plus haut volcan d'Europe (l'Etna).
1982 - Le Préfet de Palerme (Carlo Albero DALLA CHIESAi trouve la mort dans un attentat imputé à la Mafia.
1985 - Début de la résistance du peuple Sicilien qui s'organise, face à la Mafia. La même année, l'Etna entre en éruption.
1986 - Le grand procès contre la Mafia s'ouvre à Palerme. En Méditerranée, les relations entre les États-Unis et la Libye sont tendues. Plusieurs missiles libyens sont tirés, mais touchent l'île sicilienne de Lampedusa.
1991 - L'Etna se réveille et entame une période de série d'éruptions (qui dureront jusqu'en 1994).
1992 - La Mafia assassine l'homme politique Salvo LIMA et les juges anti-mafia, Giovanni FALCONE et Paolo BORSELLINO, à Palerme.
Juillet 2001 - Éruption volcanique, au Mont Etna.
2002 - En 10 ans, le nombre d'homicides imputés à la Mafia passe de 250 à moins de 10, à Palerme.
28 octobre 2002 - L'Etna entre en éruption.
2003 - Le gouvernement du Président de la République Italienne, Silvio BERLUSCONI, donne son accord pour le projet (en 2012) de construction d'un pont reliant le continent à la Sicile. Cette infrastructure, très contestée par les Verts et le milieu financier, devrait coûter 4,6 milliards d'Euros et sera probablement financée en partie par la Mafia Sicilienne.
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