Langue Sicilienne:

 

La Sicile est aujourd'hui la seule Région à Statut Spécial, en Europe, à laquelle on ne reconnaît pas de langue propre. 
Pourtant, dans chaque province de l'île, on parle le Sicilien, et l'Italien Standard officiel.

Le Sicilien est une langue, scientifiquement parlant, dans le sens où il a :

- sa propre grammaire.
- sa propre conjugaison.
- son accentuation prononcée et surtout différente de l'Italien Standard.
- son vocabulaire bien spécifique.

En effet, le vocabulaire sicilien s'est enrichi des différentes langues des envahisseurs (Grec, Arabe, Normand, Provençal, Espagnol, etc.).

Le Sicilien est actuellement très largement utilisé dans l'île, autant chez les jeunes Siciliens que chez les moins jeunes (dont certains ne parlent que le Sicilien).

En 1995, il y a environ 73 % des insulaires qui conversent en Sicilien avec leurs amis et/ou avec les membres de leur famille. La grande majorité de la population parle le Sicilien comme langue maternelle.

 

Le Sicilien fait partie des langues latino-romanes (Espagnol, Portugais, Français, Italien, Roumain, etc.). 

Les 4,6 millions de Siculophones (locuteurs du Sicilien) forment la minorité linguistique la plus importante d’Italie.

Les scientifiques de l'Unesco (Red Book) affirment que le Sicilien est une langue distincte de l'Italien Standard.

Dans la plupart du temps, on utilise le terme "bilingue" lorsqu'on se réfère à des personnes à la fois italophones et siculophones.

Pourtant, au sens de la Loi italienne, les Siculophones ne constituent pas l’une des minorités nationales reconnues et ils ne sont donc pas protégés par la loi du 15 décembre 1999, no 482, intitulée "Normes en matière de protection des minorités linguistiques historiques". L’article 2 énumère les minorités concernées :
"En vertu de l'article 6 de la Constitution et en harmonie avec les principes généraux établis par les organisations européennes et internationales, la République Italienne protège la langue et la culture des populations albanaise, catalane, germanique, grecque, slovène et croate, et de celles qui parlent le Français, le Franco-provençal, le Frioulan, le Ladin, l'Occitan et le Sarde".
 

Il n'est nulle part fait mention du Sicilien. Ce qui montre bien que l’État italien considère le Sicilien, comme un dialecte de l'Italien.
Le Sicilien ne détient donc aucun rôle officiel en Sicile. Il n'y a aucun service administratif en Sicilien, sauf dans les communications orales en dehors des centres urbains. Le Sicilien n'est pas autorisé dans les cours de justice, bien que les interrogatoires se déroulent parfois en cette langue dans les tribunaux régionaux. Il n'existe aucune école enseignant cette langue, ni aucun quotidien en Sicilien.

 L'État italien croit avoir élaboré une gamme de droits linguistiques qu'il considère comme des modèles de protection. 
Mais l'État semble en complète contradiction avec la protection des minorités inscrite à l'article 6 de la Constitution du 27 décembre 1947 :

"La République italienne protège par des mesures convenables les minorités linguistiques".

 

La dernière offensive officielle de l'Italien Standard contre le Sicilien, remonte à Benito MUSSOLINI lorsque celui-ci voulut imposer l'Italien Standard à travers la péninsule italienne et les îles appartenant à l'Italie.

Le mouvement fut encore accéléré dans les années d'après-guerre (1945-1975).

Voici la géographie des parlers siciliens, telle qu'elle existait avant ce dernier mouvement d'italianisation :

- Sicilien Occidental (sous-dialecte de Palerme, sous-dialecte de Trapani, sous-dialecte de la province Ouest de Agrigente)

- Sicilien Central (sous-dialecte de Madonie, sous-dialecte de Enna-Caltanissetta, sous-dialecte de la province Est de Agrigente)

- Sicilien Oriental (sous-dialecte de Messine, sous-dialecte du Nord-Est, sous-dialecte du Sud-est, sous-dialecte de Catane-Syracuse).

 



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