On ne peut parler de la Sicile sans évoquer la Mafia, laquelle est une réalité (plus ou moins présente) dans la vie quotidienne de la population sicilienne.
- "Sous-culture,
originaire de Sicile, où les relations personnelles avec un homme puissant
favorisent ceux qui sont liés à lui. Ce système de pouvoir est développé sur un
rapport asymétrique de soumission et de plaisir."
- "Ensemble de petites associations clandestines ou clans ("cosche"), se
basant sur la Loi du silence ("l’omertà"), qui exercent le contrôle d’un certain
nombre d’activités économiques et sociales en Sicile."
- "Organisation de secours mutuel qui agit aux dépens de la société
civile et pour l’avantage de
ses seuls membres."
- "D’une façon générale, la Mafia (invention sicilienne), peut être considérée
comme un encadrement des activités criminelles par une classe moyenne violente
et parasitaire."
- "La Mafia consiste en l’exploitation d’une criminalité issue de la misère par
une classe moyenne en mal d’ascension sociale. Le sentimentalisme territorial et
familial manifestent son idéologie. En revanche son pragmatisme et son
apolitisme apparent lui permettent de s’introduire dans toutes les formes
d’associations qui présentent un caractère clientéliste, démocratique ou non."
La Mafia est un produit de l’histoire
sicilienne. En effet on
associe souvent la naissance de la Mafia au combat acharné, du peuple sicilien,
pour l'indépendance et contre la domination étrangère.
Les puissances étrangères qui se succédèrent et
contrôlèrent la Sicile, n’eurent quasiment aucun contact réel avec la
population. La notion d’État resta donc abstraite pour le peuple. Avec le
sentiment d’isolement, la misère et la servitude, augmentèrent la méfiance et le
rejet de toute autorité. Avec ses lois, son code de l’honneur, ses serments du
sang, ses châtiments, la Mafia s’établit donc comme un pouvoir parallèle (fondé
sur tout un système de références archaïques et féodales),
que le vide du pouvoir central engendrait.
On sait aujourd'hui que la Mafia avait pour but initial de défendre les faibles
contre le fort. Les racines, de ce
réflexe auto défensif typiquement sicilien, remonteraient à l’époque féodale (12ème
siècle).
A - Recours aux "mafiusi" :
Le "mafioso" (mafieux) est, avant 1812, une sorte de justicier, proposant ses services d’intervention. C’est un homme de cœur, d'honneur, un Chrétien, en mesure de se faire respecter et de protéger, que l’on sollicite au besoin. Les membres de la Mafia (appelée aussi "l'Onorata Società" : l'Honorable Société), sont notamment souvent chargés par les propriétaires des grands domaines du maintien de l'ordre et de la poursuite du travail sur les terres en période de troubles.
B - Abolition du système féodal :
1812 - Cette abolition (proclamée par le Parlement Sicilien) rend possible de grands changements en Sicile :
- la progressive urbanisation de
l’aristocratie
- l’aliénation des terres de la part des nobles à des "capeddi" ou à des "gabelloti"
(gabelous, auxquels était précédemment confiée
l’administration des latifundia, ainsi que la collecte des dîmes et des
fermages)
- le rapport avec les métayers en l’absence des aristocrates
- l’usurpation des propriétés communales
- l’acquisition des terrains ecclésiastiques expropriés
C - Recours au système des "cosche" (clans) :
La fin du traditionnel système répressif, confié en grande partie à l’aristocratie, et la naissance du centralisme administratif, poursuivi par les gouvernements, conduisent les nouveaux propriétaires à recourir à des "squadre" (milices privées, escadres, bandes), instrument indispensable à la réalisation du contrôle territorial.
Les devoirs de ces "unions ou fraternités" est : la gestion du trafic de bétail, l’offre de médiation (entre voleurs et victimes de larcins, et, plus souvent, entre journaliers, paysans et nouveaux propriétaires), la composition des litiges, la protection des affiliés et la corruption des fonctionnaires publics.
En outre, l’affirmation progressive des "cosche" en qualité d’institutions de secours, implantées dans les communautés locales, est du au recours méthodique à la violence, à la capacité de dépasser avec succès tout type de conflit avec les organes d’État, à "l'omertà" (littéralement "le fait d'être un homme") des hommes d’honneur, "mafiusi" ("courageux et rusés"), capables de crimes effroyables et, dans le même temps, respectueux de la morale traditionnelle, surtout familiale.
La réalité de la Mafia, dans la tradition du banditisme local, se confond parfois avec la rébellion contre l’ordre établi. Cela renvoie à la fin du XVIIIe siècle, à l’insurrection palermitaine de 1820 et au soulèvement de 1848.
D - Avènement des "cosche" :
Les membres de la Mafia étendent les pouvoirs qu'ils ont reçus d'une façon à laquelle les grands propriétaires terriens n'avaient jamais pensé : la Mafia détermine bientôt les prix des récoltes et des terres, elle n'autorise plus aucun commerce direct entre les producteurs et les marchands, elle règle l'embauche et le licenciement des travailleurs, elle a finalement la mainmise sur l'ensemble de la population et de la vie économique de l'île, car l'agriculture constitue pratiquement tout l'économie sicilienne.
Mais dès le départ, les groupes formés mènent entre eux une lutte impitoyable dans laquelle tous les moyens sont bons. Ces bandes rivales ont en commun un objectif et surtout des principes. En effet, elles ne recherchent jamais la justice auprès des autorités judiciaires compétentes et elles n'aident jamais ni les autorités, ni la police dans la poursuite de hors-la-loi, même si ces derniers appartiennent à une autre bande.
Le débarquement à Marsala, en 1860, de « l’expédition des Mille » conduite par GARIBALDI, fait naître quelques espoirs de réforme agraire et de transformation sociale.
E - Après l'Unification Italienne de 1860 :
Cette période enregistre l’accomplissement du processus d'institutionnalisation de la Mafia et les premières expériences de coordination entre les "cosche". Délinquance, brigandage et banditisme organisé se développent rapidement (dès 1860). Les anciens Partisans de Garibaldi refusent de revenir à la vie civile, quand ils constatent que la victoire de l’insurrection ne change rien à leur sort.
Quand le nouveau royaume d’Italie veut imposer le service militaire (à partir de 1861), de nombreux insoumis prennent le maquis et c’est dans ces marges sociales que la Mafia peut recruter quelques uns de ces hommes de main.
La pénétration de la Mafia au sein des institutions légales (contribuant à légitimer encore davantage le pouvoir mafieux aux yeux des siciliens) est consenti par :
- la sous-évaluation du phénomène
mafieux de la part du gouvernement central (réticent à lancer une action
répressive efficace)
- les accords réalisés entre politiciens et mafieux au niveau local (en vertu
desquels les premiers se garantissaient le consensus électoral des
populations, alors que les seconds obtenaient en échange la gestion de la
perception des taxes, la possibilité d’exercer une influence sur les finances des communes et sur les forces de police en en conditionnant
les enquêtes)
- le recours aux "cosche" pour mettre fin au phénomène du Brigandage
- la dissolution d'une sorte de police (formée d'ex-soldats féodaux laissés sans
emploi en 1812) par Giuseppe GARIBALDI, laquelle vint grossir les rangs de la
Mafia et l'aider dans ses activités occultes
Les "cosche" continuent à infiltrer, régulièrement, des groupes rebelles, comme pendant la révolte qui embrase Palerme en 1866 et s’étend alors dans tout l’ouest de l’île, marquée par l’assassinat suspect du Commissaire de Monreale et par le massacre des Carabiniers de Boccadifalco.
La répression « piémontaise » permet de rétablir l’ordre. Des parlementaires italiens se rendent en Sicile en 1867 pour y enquêter sur l’insécurité qui règne dans l’île, et sur l’hostilité manifestée par la population aux représentants du Gouvernement. Ils constatent que délinquance et dissidence politique sont alimentées par la désillusion des Siciliens (déçus par l’annexion de la Sicile au nouveau Royaume d'Italie), qui subissent une fiscalité beaucoup plus lourde que celle de l’ancien régime (Bourbonien), alors que les investissements décidés par le gouvernement de Florence (puis Rome) vont en priorité au Piémont et à la Lombardie.
Le député sicilien Francesco CRISPI n’hésite pas alors à proclamer que la population insulaire (de Sicile) déteste le Gouvernement de Rome, et qu’elle le considère comme bien pire que celui des Bourbons de Naples.
Au début du XXème siècle, le mafieux typique ne correspond pas au mythe du brigand au grand cœur, mais s’impose bien plutôt comme un paysan aisé qui exploite le banditisme endémique par un échange de bons procédés.
F - Au cours de la période Fasciste :
Mai 1925 - Benito MUSSOLINI (Chef de l'État Italien) fait un voyage en Sicile. Inquiet de la force et de l'ampleur de l'autoritarisme acquis par l'Organisation, il décide de l'anéantir.
Dans un discours prononcé à Trapani, Mussolini affirme qu’il ne tolérera plus que « quelques centaines de malfaiteurs détruisent, appauvrissent et rançonnent la population sicilienne ». Soucieux d’imposer son autorité et de conjurer tout danger séparatiste dans l’île, le Duce, qui veut « dépouiller cette association de brigands de toute espèce de poésie et d’attrait » et qui s’indigne que l’on parle de « la noblesse et de l’esprit chevaleresque de la Mafia » décide d’envoyer sur place un fonctionnaire intègre, le préfet Cesare MORI.
Entre 1925 et 1929, le Préfet Cesare MORI ayant donc obtenu du "Duce" (Benito MUSSOLINI) les pleins pouvoirs, il est chargé d’éradiquer toute activité mafieuse sur l’île. Une vaste campagne est lancée contre la Mafia :
- Au niveau de la répression, on a pu enregistrer un recours massif à des mesures de police qui, telles que le confinement et la confiscation des patrimoines, se proposaient comme objectif de déraciner les mafieux des territoires contrôlés et d’en attaquer le prestige au sein des communautés locales. La traditionnelle "omertà" sicilienne, la Loi du silence, ne protège plus les chefs mafieux.
La Mafia recule pour la première fois, dans l'histoire sicilienne, sous le “Préfet de fer” Cesare MORI, qui gouverne la Sicile à la manière d’un Proconsul Romain.
Le préfet fasciste Cesare MORI procède à des arrestations de masse militarisées (tout un village encerclé, toute une région totalement quadrillée, etc.). Les Services Inter-provinciaux (Fédéraux de Sicile) de Police commettent de nombreuses exactions, ont recours à la torture ou à la délation systématique contrainte par la loi. L’arme principale de Cesare MORI est le recours systématique à l’inculpation pour “délit d’association de malfaiteurs”, qui permet de célébrer des procès de masse en l’absence de preuves à charge.
De même, la notion anglaise de “conspiracy” pouvait, avant 1820, jouer le même rôle (comme encore les lois françaises de 1895) dans la mesure où elle stipulait que la seule intention d’une atteinte au patrimoine ou à la sûreté de l’État était déjà criminelle. L’inculpation pour "association de malfaiteurs" va permettre à MORI de mener des enquêtes plus complexes, d' inculper pour des délits commis plusieurs années auparavant et à mettre à jour de nombreux réseaux.
Mais, le plus souvent, la notion "d’association de malfaiteurs", comme cela apparaît dans le décret R.D. du 25 juillet 1926 n°1254, permet, par son usage extensif, de proposer pour la relégation “les personnes désignées par la rumeur publique comme chef de file, simples participants ou complices d’associations à caractère criminel ou menaçant pour la sécurité publique”.
Cette lutte contre le crime va donner lieu à une révision des contrats de location de terre dans un sens favorable à la grande propriété. Le propriétaire peut renchérir jusqu’à cinq fois le loyer en dénonçant son locataire comme mafieux. Ce qui donne lieu à bien des excès. Reste que, malgré l’ampleur des moyens employés à sa perte, la mafia survit au fascisme. Les seuls notables locaux sur lesquels pouvaient compter les alliés sont des mafieux.
La répression va renforcer la clandestinité de l’organisation mafieuse et va commencer à favoriser sa dissémination hors des frontières insulaires. Benito MUSSOLINI, soucieux de s’attacher les notables siciliens qui (en adoptant la chemise noire) se sont indirectement mis à l’abri d’enquêtes trop poussées, démet de ses fonctions Cesare MORI, en juin 1929.
Accompagnant la "diaspora" (vers le Nouveau Monde) de nombreux Siciliens, des chefs mafieux de l'île (Joe MASSERIA), Carlo GAMBINO, Joseph BONANNO (dit "BANANAS") et Salvatore LUCANIA (alias "Francky" ou "Lucky" LUCIANO) fuient la répression fasciste en se réfugiant aux États-Unis, où ils remplacent la "Mano Nera" (Main Noire), en créant "l’Union Sicilienne" (qui devient très vite la "Cosa Nostra" : Notre Chose). par l’Union Sicilienne
Salvatore LUCANIA, alias "Francky"
ou "Lucky" LUCIANO) s’est imposé en
1930-1931 à la tête de familles italo-américaines, qu’il a contribué à
structurer en 24 familles sur un modèle criminel de type entrepreunerial.
Mais l’affaire mafieuse,
comme on l'entend, ne se réduit toujours qu’au périmètre de l’île (la Sicile).
G - Débarquement des Alliés en Sicile :
Juillet 1943 - Pour préparer le premier débarquement Allié, les Américains libèrent de leurs prisons des gangsters américains d’origine sicilienne, pour les faire rentrer en contact avec leurs parents de l’île et former des groupes de résistance contre les Fascistes, pour faciliter le débarquement, puis la conquête de la Sicile.
Condamné aux États-Unis, Salvatore LUCANIA est sorti de prison en 1943 par les Services Secrets américains de l’US Navy (Marine Américaine) pour mettre fin à la grève des Longshormen (dockers) syndiqués du Port de New York qui bloquent l’approvisionnement des troupes américaines en guerre en Europe.
Une fois la Sicile sous "contrôle" Allié, des hommes d’honneur (la Mafia), tous antifascistes convaincus, sont installés à des postes clés du pouvoir provisoire, par les Américains. En effet, les trois quarts des maires désignés par le gouvernement militaire allié mis en place dans l’île sont des mafieux notoires.
Alors que l’incertitude demeure quant à l’évolution politique future de l’Italie, ces "notables" (mafieux) sont des interlocuteurs idéaux pour les Américains et ils leur réclament même la constitution d’une république sicilienne indépendante.
La Mafia est derrière cette entreprise séparatiste qu’incarne alors Salvatore GIULIANO, jeune paysan de Montelepre, accusé de marché noir, et ayant tué un policier en septembre 1943. Il prend le maquis dans les montagnes voisines où de nombreux autres jeunes "braccianti" (ceux qui n'ont que la force de leurs bras) le rejoignent au cours des mois suivants.
H - Après la Seconde Guerre Mondiale :
Dans les années d'après-guerre, le
pouvoir mafieux réapparaît donc et s'affirme.
La structure et la fonction, de la Mafia (déjà appelée "Cosa Nostra" par les
mafieux) demeurent inchangées (du fait de l’absence au sein du tissu social
d’organismes de médiation et de représentation).
La "Cosa Nostra" ("Notre Chose") confirme son rôle d’organisation
multifonctions et interclassiste, en soutenant, en fonction des besoins :
- le Front Séparatiste Sicilien
(indépendantisme anti-italie)
- la propriété agraire
- le mouvement paysan
Durant l’été 1945, des monarchistes soutenant le mouvement séparatiste font Salvatore GIULIANO, Colonel de leur "EVIS" (Esercito Volontario di Independenza Siciliana : Armée Volontaire pour l'Indépendance de la Sicile).
Mais l’octroi, en 1946, d’un statut d’autonomie à l’île prive les séparatistes du soutien populaire alors que la Mafia voit immédiatement le profit qu’elle peut tirer de la liberté d’action qui va désormais être la sienne dans le cadre de la nouvelle administration régionale.
La Mafia est fondamentalement liée à un cadre territorial déterminé, même si la parenthèse américaine (avec la naissance de la dite "Cosa Nostra" chez les mafieux) l'a munie d’un réseau de liaisons internationales.
La vieille Mafia sicilienne rurale emprunte aux méthodes rationalisées des familles criminelles italo-américaines et se transforme progressivement en organisation criminelle transnationale.
I - Le contrôle des marchés publics :
Les élections d’avril 1947, scellent l’échec du courant séparatiste, et sont marquées par une forte poussée de la gauche, dans un contexte de bipolarisation avec la Démocratie Chrétienne.
Le 1er mai 1947,
Salvatore GIULIANO
attaque un rassemblement de gauche à Portella della Ginestra et l’opération fait
plusieurs victimes.
Salvatore
GIULIANO, homme de main, est assassiné le 14 juillet 1950 par son frère
d’adoption, Gaspare PISCIOTTA.
Suite à la réforme agraire de 1950, qui démantèle les grands domaines agraires, la Cosa Nostra se métamorphose. Attirée par les nouvelles formes de profit (construction, marchés généraux et marchés publics), la Mafia sicilienne "rurale" devient "urbaine".
Cette transformation s'opère grâce à l’expansion de l’intervention de l’État dans l’économie (par l’intermédiaire de la création d’organismes tels que la Caisse pour le Mezzogiorno et l’Organisme national des Hydrocarbures [ENI] et le lancement d’imposants programmes de travaux publics) décidée dans les années 1950 par le parti majoritaire (Démocratie Chrétienne), avec le soutien du plus important parti d’opposition (Parti Communiste Italien).
La Mafia s’impose comme intermédiaire obligé pour l’effort de reconstruction de l’après-guerre en profitant de la mise en place des nouvelles institutions politiques.
Dans la construction, les marchés généraux et les marchés publics, la Mafia se présente tout d’abord sous la forme traditionnelle de protectrice, imposant des pots-de-vin aux chefs d’entreprises, finissant par gérer l’initiative entrepreneuriale, qui peut compter sur des méthodes efficaces pour "décourager" la concurrence et accaparer les financements publics.
Du 10 au 14 octobre 1957, se tient,
à Palerme le sommet des Parrains Siciliens et Américano-Siciliens.
Franck COPPOLA, Lucky LUCIANO et Michele SINDONA sont notamment présents.
Mais des conflits vont se développer entre familles de Palerme. Originaire de la ville de Corleone, Luciano LEGGIO (dit LIGGIO) s'impose à la tête de sa "cosca" en faisant assassiner en 1958 le Docteur Michele NAVARRA, parrain alors tout-puissant de Corleone.
Au cours ce ces années, les rapports entre "cosche" mafieuses et partis politiques deviennent particulièrement étroits. La mafia en effet ne montre vis-à-vis d’eux aucun intérêt "idéologique", mais se contente de diriger les électeurs vers ceux qui fournissent les plus importantes garanties en termes de conservation de son propre pouvoir, notamment dans le domaine économique.
"La Mafia était le secret honteux de
l’ensemble des partis, même si pour certains il était plus honteux que pour
d’autres. Les communistes eux-mêmes avaient leurs péchés en la matière". Claire
STERLING (journaliste)
L’entrée de certains mafieux au sein d’associations franc-maçonnes* est
elle-même dictée par l’opportunité que celles-ci offrent en matière
d’élargissement du réseau de contacts, surtout dans les milieux financiers et
judiciaires.
Dans les années 60, Luciano LEGGIO
s’assure le soutien de deux proches influents de Giulio ANDREOTTI :
- le député démocrate-chrétien Bernardo MATTARELLA
- Vito Ciancimino
J - De la fin des années 1960 au trafic de stupéfiants :
La Mafia dépasse, sans subir de dommages structurels, les premiers procès (se déroulant à Catanzaro et à Bari).
Au cours de la décennie suivante, profitant par ailleurs de l’engagement de l’État dans la lutte contre le terrorisme, accomplit une œuvre de renforcement de grande ampleur de son tissu organisationnel dans le but de l’adapter aux scénarios criminels qui s’étaient modifiés.
Au cours de ces années-là, la contrebande de tabacs élaborés à l’étranger et le trafic de stupéfiants, qui comportent un afflux massif de liquidités, imposent aux "cosche" mafieuses d’opérer un raccord opérationnel, indispensable pour éviter des "conflits de compétence". *
Les différentes "familles" (gouvernées par un représentant) sont regroupées selon un critère de contiguïté territoriale et confiées au contrôle de "capi-mandamento " (chefs mandataires), qui, à leur tour, font partie d’un organisme collégial supérieur, la "Cupola" (Commission).
Comme convenu au sommet des Parrains (en 1957), les mafieux siciliens importe alors la morphine-base depuis le Moyen-Orient (Turquie, Iran, Afghanistan) et la raffine depuis la Sicile avec l’aide de chimistes marseillais avant de l'expédier vers New York. Les mafieux Siciliens-Américains se contentent, depuis les États-Unis, de fournir la logistique nécessaire au trafic. La Mafia utilise une chaîne de pizzeria pour blanchir l'argent de la drogue. Ce stratagème (la "Pizza Connexion"), qui est toujours utilisé, fit de la Sicile la plaque tournante du trafic de drogue (importation et distribution de toute l'héroïne des États-Unis) qui s'étendit rapidement à celui des armes.
Dès le début des années 1960, la Mafia utilise le commerce de la pizza. En 1968, la"Eagle Cheese company" ouvre, et est le premier centre de distribution d'héroïne aux États-Unis. Ceci est découvert dans l'affaire de la "Pizza Connection", dans les années 1980. Le commerce de la pizza procure une ingénieuse couverture au trafic de drogue (héroïne), et la Mafia le maîtrise parfaitement (verticalement). Beaucoup de clandestins siciliens travaillent dans les "pizzeria" (parlors). Pendant cette période des sommes considérables (milliards de narcodollars) sont ainsi blanchis par ces établissements ainsi que par leurs fournisseurs. Ce système se termine, avec l'arrestation de 153 "mafiosi".
K - La montée de la
violence :
La structure rigide de la hiérarchie, le code de comportement sévère et les profits importants rendent indéfectible l’intervention sanctionnant à chaque fois qu'est en cause (de l’intérieur ou de l’extérieur) l’intégrité de l’organisation mafieuse.
Le comportement vis-à-vis des institutions lui-même, tout en obéissant au critère de la "cohabitation" utilitariste, commence à se faire plus conflictuel, prévoyant, comme unique alternative à la corruption des représentants des pouvoirs étatiques, leur élimination physique, selon des modalités empruntées au terrorisme et ce dans le but de rendre toujours plus évident le caractère incontrôlable du territoire de la part de l’État.
La Mafia amasse des sommes d’argent considérables, grâce à divers trafics illégaux.
Une fois le contact établi avec les États-Unis, la Mafia sicilienne s’ouvre sur le monde avec pour tuteur la Pègre (Réseau américain de crime organisé).
L - L'internationalisation de la Mafia :
Historique : Dès 1943, une fois le contact établi avec les États-Unis, la Mafia sicilienne s’était déjà entre-ouverte sur le monde avec pour tuteur la violente et efficace Pègre (Réseau américain de crime organisé).
Dans les années 1970, la Cosa Nostra (la Mafia, appelée ainsi par ses membres) établit des liens avec des organisations criminelles étrangères qu'elle infiltre, au nombre desquelles émergent la Mafia russe (ayant surtout une origine politique), la Mafia turque, les Mafia chinoises (appelées "triades"), la Mafia japonaise (appelée "yakusa"), la Mafia d'Amérique du Sud (appelée "cartels") , vis-à-vis desquelles la mafia sicilienne, si elle ne modifie pas son organisation territoriale propre, s’impose comme paradigme d’organisation en ouvrant la "très dangereuse perspective d’une homologation des modèles d’organisation criminelle" (selon Giovanni FALCONE).
M - Le dérapage : Mafia contre État :
La Mafia s'est très rarement attaqué à l'État Italien, car elle vit à l'intérieur de celui-ci. Mais, dès les années 70, elle viole sa tradition.
En 1971, Luciano LEGGIO, le Chef de Cosa Nostra, assassine lui-même Pietro SCAGLIONE, le Procureur de Palerme (jugé responsable de l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre).
En mars 1974, Luciano LEGGIO est incarcéré et la direction des "Corleonesi" revient alors à Salvatore RIINA.
Les anciens mafieux, partisans de la Mafia d'origine (organisation d'honneur), s'étant retirés, regrettent le comportement des jeunes mafieux, qui ne respectent plus rien ni personne, faisant systématiquement, sans aucune retenue, usage de la violence.
Effectivement, si auparavant les "mafiosi" attachaient beaucoup d'importance aux valeurs traditionnelles, les mafieux modernes transgressent le Code d'Honneur.
Face à une telle extension quantitative et qualitative du phénomène mafieux, les pouvoirs exécutif et législatif interviennent selon la "logique de l’enterrement", au travers de mesures d’urgence, destinées davantage à calmer les foules, suite à des assassinats retentissants de magistrats et de représentants des forces de l’ordre, qu’à affronter radicalement la question.
La montée en puissance des Corleonesi au sein de l’organisation mafieuse sicilienne, sur fond de rivalités entre familles pour le contrôle du trafic d’héroïne, déclenche une nouvelle guerre interne, particulièrement meurtière pour les familles palermitaines. Les Corleonesi entreprennent d’éliminer méthodiquement les familles palermitaines concurrentes.
Entre 1978 et 1982, les homicides se multiplient : les opposants aux Corleonesi au sein de Cosa Nostra, les représentants des autorités publiques (hommes politiques, juges, militaires, etc.) :
- le Colonel Giuseppe RUSSO, en août
1977
- le Secrétaire de la Démocratie Chrétienne de Palerme, Michele REINA, en mars
1979
- l’Inspecteur et Chef de la Brigade Antigang, Boris GIULIANO (car s'en étant
pris à la "Sicilian Connection"), en juillet 1979
- le Magistrat (membre de la commission anti-Mafia) et Député Cesare TERRANOVA,
en septembre 1979
- le "Banquier de la Mafia", Michele SINDONA (en prison, de mort suspecte, avant
l’ouverture de son procès), en 1980
- le Procureur de la République du Tribunal de Palerme (ayant fait arrêter 70
mafieux), Gaetano COSTA, en 1980
- le Président de la Région de Sicile, Démocrate-Chrétien, Piersanti MATARELLA,
en janvier 1980
- le Capitaine des Carabiniers, Emanuele BASILE (successeur de Boris GIULIANO),
en mai 1980
- le Député sicilien Pio LA TORRE (pour avoir présenté un projet de loi
anti-mafia), en avril 1982
- cinq carabiniers et un médecin légiste (trop soucieux d’identifier les
empreintes digitales d’un tueur), printemps 1982
- le Préfet DALLA CHIESA, en septembre 1982
Ces personnes sont les premières victimes de la campagne d’assassinats conduite par les Corleonesi en vue de la conquête du pouvoir mafieux. Au cours de cette période, on relève, en moyenne, un meurtre par jour à Palerme.
En 1981 et en 1983, le village de Corleone détient le triste record du taux de criminalité le plus élevé d'Europe, et est d'ailleurs baptisé "La pierre tombale".
D'autres personnes sont assassinées :
- un capitaine de carabiniers
- le doyen des juges d’instruction de Palerme, Rocco CHINNICI,
- l’écrivain catanais Giuseppe FAVA,
- le journaliste turinois Bruno CACCIA (car enquêtant sur les ramifications de
la Cosa Nostra dans le nord de l’Italie),
- un sénateur et un industriel (car refusant d’être rackettés),
- plusieurs responsables de la Police en Sicile
Le Substitut du Procureur de Trapani, qui venait de démanteler un laboratoire de fabrication d’héroïne, échappe miraculeusement à un attentat.
Suite au retrait du mafieux Michele GRECO, au début des années 1980, le clan des Corleonesi (Toto RIINA, Bernardo PROVENZANO, Leoluca BAGARELLA) prend complètement le contrôle de l’organisation mafieuse.
N - L'aide inespérée des repentis :
Dans les années 1980, la Procureur de la République, de Palerme, et le juge d’instruction Giovanni FALCONE arrivent à convaincre un ancien personnage de pointe de la Mafia sicilienne, Tommaso BUSCETTA (surnommé Don MASINO) à parler.
A partir de sa confession (ou
repentir) commence l’époque des grands procès de Mafia.
Des succès judiciaires appréciables seront enregistrés seulement grâce au
recours systématique aux "repentis" (mafieux délateurs), lesquels permettront
aux enquêteurs de pénétrer à l’intérieur de l’organisation de Cosa Nostra*.
La seconde fois, où la Mafia recule, dans l'histoire sicilienne, c'est à ce moment là, grâce au travail du juge anti-mafia FALCONE. Pour lui, la relation d’échange, entre Mafia et entreprise, démontre qu’entre protection, médiation et coparticipation existe un continuum.
1982 - Le Sénat italien adopte la loi “Torre-Rognoni”, qui introduit dans le Code Pénal deux nouveaux délits : “l’association mafieuse” et la “concurrence illicite avec violence”. La nouvelle loi donne également la possibilité de lever le secret fiscal et bancaire pour les enquêtes et introduit les interrogatoires à huis clos pour favoriser les repentis.
Par ailleurs, le juge FALCONE innove dans les méthodes d’investigation. Il s’intéresse particulièrement aux comptes bancaires et aux opérations de change afin de repérer les mouvements d’argent sale. Il travaille en collaboration avec les services américains pour la répression du trafic de stupéfiants, et exploite largement les révélations des repentis.
Les premières défaites judiciaires de la mafia et "l’implosion" du système des partis conduiront Cosa Nostra (*) à chercher de nouveaux référents politiques, ceux qui avaient été utilisés jusque là n’apparaissant plus en mesure d’assurer "l’ajustement" des procès et la distribution de financements publics.
O - La génération "antimafia" :
Les enquêtes du Magistrat Ferdinando
IMPOSIMATO permettent de fragiliser la Mafia.
L’efficacité des méthodes d'investigation, des juges
antimafia Paolo BORSOLLINO et Giovanni FALCONE, est démontrée par la mort de
ceux-ci, en 1992.
La Mafia continuant
de chercher à donner la preuve que sa force n’est pas diminuée, commet des
attentats à Rome, Florence et Milan : c’est une déclaration de guerre à l’État.
Le 21 juillet 1992, lors de l’enterrement de Giovanni FALCONE (ayant
réuni 15 000 personnes à Palerme) de violentes manifestations éclatent.
Le 27 juillet 1992, Giovanni LIZZIO, chef de la cellule anti-racket de Catane, est abattu à son tour.
Récemment, un vaste mouvement d'opposition (dit "antimafia") s'est déclenché en Italie, à la suite des opérations terroristes (attentats à l'explosif) dirigées contre les juges antimafia Paolo BORSOLLINO et Giovanni FALCONE.
Face à une opinion publique révulsée par tous ces attentats odieux, le pouvoir politique est contraint de réagir.
Du 28 juillet 1992 au 8 juillet
1998, l'État lance en Sicile, l'Opération militaire "Vespri Siciliani" (Vêpres
Siciliennes) :
L'opération représente la
première intervention de grande envergure, pour le maintien de l'ordre public,
effectuée par les Forces Armées pendant l'après guerre.
Cela se fait en réponse, au haut niveau de qualité, des attentats contre Paolo
BORSOLLINO et Giovanni FALCONE, qui a confirmé la force et la détermination de
la classe dirigeante de la Mafia, qui a eu l'effet de réveiller la conscience
nationale, et de nécessiter une rapide réaction de l'État, en montrant sa
présence en Sicile, et son contrôle du territoire.
Le Gouvernement prend ainsi la décision d'utiliser de manière importante l'Armée
Italienne, lui assignant de concourir par la militarisation de l'île, à des
actions de dissuasion, et à la surveillance d'objectifs d'intérêt particulier,
habituellement attribuées aux Forces de l'Ordre normales.
Le 7 août 1992,
un décret-loi anti-Mafia permet d’accélérer les procédures juridico-policières
et accorde des pouvoirs exceptionnels aux magistrats engagés dans la lutte
contre le crime organisé.
Dès le 6 septembre 1992, l’un des chefs de la Mafia, Giuseppe MADONIA, est
appréhendé et d’autres arrestations suivent.
Peu de temps après, la campagne "Mani Pulite" (Mains Propres) conduite par des juges anti-corruption, permet la régénération du système politique italien. La justice peut ainsi marquer des points décisifs contre la Mafia.
P - La Mafia sicilienne de nos jours :
Aujourd'hui, cinq organisations (basées en Italie du Sud), répondent à l’appellation de Mafia : la 'Ndrangheta (en Calabre), la Sacra Corona Unita (dans les Pouilles), la Cammora (en Campanie), la Stidda (en Sicile occidentale) et la Cosa Nostra (en Sicile orientale).
Jusque dans les années 1980, seules six provinces siciliennes sur neuf sont réputées tenues par Cosa Nostra.
La Cosa Nostra est encore considérée, par de nombreux spécialistes, comme l'organisation criminelle la plus importante d'Europe, ayant des ramifications en Italie, en Allemagne, en France, en Espagne, en Suisse, au Royaume-Uni, en Russie, au Canada et aux États-Unis.
La Mafia compte aujourd'hui des milliers d'hommes d’honneur dont plus de la moitié relèvent des 54 familles palermitaines, familles qui se caractérisent par leur extrême homogénéité (mêmes familles biologiques unies à la fois par des mariages croisés entre familles proches et des liens d’interdépendance géographique et économique).
Aucun entrepreneur n'échappe à la
Mafia: soit il intègre un ou plusieurs membres de Cosa Nostra dans son Conseil
d'Administration, soit il doit revendre certains de ses biens à un "mafioso".
Les commerçants siciliens doivent, encore aujourd'hui, verser un "pizzo" (une
somme d'argent) à la Mafia en échange d'une protection forcée.
Son chiffre d'affaires est de 88 milliards de francs par an en 2000. Palerme, au
81ème rang des villes italiennes pour sa production, se retrouve,
comme par magie, à la 11ème place pour sa consommation !
Toutes les activités "légales" de la Mafia, lui permettent de blanchir l'argent de la drogue, la contrebande, la vente d'armes et beaucoup d'autres actions illégales qui rapportent d'énormes profits. Ainsi, le transit de la cocaïne et de l'héroïne d'Iran, d'Afghanistan et du Pakistan vers le Moyen Orient puis l'Europe rapporte 150000 milliards de Lires Italiennes par an, soit 12% du PNB de l'Italie.
Tout cet argent est investi à la Bourse de Milan dans des projets de constructions, dans des participations financières, etc.
La mondialisation est avant tout une dynamique de liens (commerce international, dérégulation, technologies, marchés financiers, paradis fiscaux et bancaires). Ces liens, les milieux mafieux (criminalité financière) les utilisent aussi.
Q - Vers une nouvelle Mafia ?
L'assassinat du juge antimafia Giovanni FALCONE a profondément ébranlé les institutions italiennes. Huit mois après, cet acte de terrorisme, de guerre, "Toto" RIINA, chef de la Cosa Nostra est arrêté à Palerme, en 1993.
Après cette arrestation, la Cosa Nostra va engager une stratégie dite d’invisibilité, fondée sur l’abandon de l’option terroriste pratiquée au début des années 1990.
Très affaiblie par la multiplication des interpellations, le recours systématisé aux repentis et les tensions internes provoquées par la brutalité des méthodes de commandement de Salvatore RIINA et des Corleonesi, Cosa Nostra aurait voulu au cours de l’année 2000 engager (négociations) une tentative de conciliation (une sorte d'armistice) avec l’État Italien par le biais du chef mafieux Salvatore BIONDINO, désigné comme représentant de Salvatore RIINA.
Certains "mafiosi" comptent parmi les plus grands criminels. Ainsi, le Parrain Salvatore RIINA (dit Toto), surnommé "La belva" (la bête) est capturé et incarcéré à Palerme en Janvier 1993, après 23 ans de cavale et est reconnu coupable de 150 meurtres.
Un peu plus tard, à la suite de confessions de «repentis», 18 mafieux impliqués dans le meutre de Falcone furent également arrêtés. Le «repentir», asssorti de réductions de peines et de protections, devient une arme redoutable contre l'Organisation, mais aussi contre la corruption qui touche tous les milieux politiques italiens: à partir de 1993, plus de 200 parlementaires sont sous enquête, dont l'homme fort de l'ex-démocratie chrétienne, Giulio Andreotti.
Contre la reconnaissance de leur culpabilité et la dissolution de l’organisation mafieuse, la plupart des chefs de Cosa Nostra incarcérés réclament à Pier Luigi VIGNA, le Procureur national antimafia, le droit d’être libéré dans les 15 ou 20 ans.
Messina DENARO, associé en cette affaire à Filippo et Giuseppe GRAVIANO, deux chefs mafieux de la famille du Brancaccio à Palerme, va alors avoir pour mission (attentats, 10 morts) d’imposer aux pouvoirs publics italiens une négociation autour de l’aménagement des peines infligées aux chefs incarcérés de Cosa Nostra.
Messina DENARO acquiert de l’importance au sein de Cosa Nostra.
Il est associé depuis le début des
années 1990 avec les familles CUNTRERA et CARUANA (pour le trafic de stupéfiants
et le blanchiment), et avec une puissante famille de propriétaires terriens.
Cette famille est celle d'Antonio
D’ALI, Sénateur de Sicile et membre influent de "Forza Italia" (le parti du
Président de la République Italienne Silvio BERLUSCONI), dont le cousin, Giacomo
D’ALI est administrateur de
la banque d’affaires COMIT.
En 1993, la famille D’ALI a aidé le chef de Cosa Nostra, Salvatore RIINA, à
dissimuler une partie de son capital.
La Mafia fait partie du patrimoine socioculturel sicilien, et elle sera bientôt millénaire.
Récemment, un politicien européen, a dit :
"La Mafia a toujours existé et existera toujours, nous devons donc apprendre à
coexister avec elle, et cela même dans l'Union Européenne".
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